Ma vie, mon oeuvre

Bienvenue à toi Ed-chu et merci bien pour cette sympathique présentation.

Ayant fait des études de didactique, je ne peux que saluer vivement et fortement ton initiative qui implique l'apprenant (l'élève) dans les processus d'appropriation des savoirs (ici, on est justement sur la ligne de crête entre apprentissage – l'apprenant est conscient qu'il est en train d'apprendre – et acquisition – l'apprenant effectue une activité (souvent extra institutionnelle) qui, sans qu'il s'en rende bien compte, de manière plus ou moins volontaire et plus ou moins consciente, va lui permettre de découvrir et de consolider des savoirs).

Tu sais peut-être qu'Indigo a effectué une petite critique de ton livre : sur Livres-Jeux.

Pour la différence entre AVH et LVH (oui, j'écris LVH sur le modèle justement des AVH, d'abord parce que c'est plus rapide, mais aussi parce que c'est plus simple à dire et à retenir qu'un horrible éldévéheuélache qui, en plus, devrait s'écrire : L.D.V.E.L.H. [mais A.V.H et L.V.H. aussi ^^], un sigle, puisqu'avec une seule voyelle après trois consonnes, c'est imprononçable en tant qu'acronyme), en plus de la réponse d'Oriounga, on pourrait proposer trois pistes de définition.

La première est historique et provient simultanément de l'arrêt progressif des publications de LVH dans le commerce et de l'essor d'internet comme de la technique pour réaliser des fanzines, ce qui a permis à nombre d'auteurs amateurs de publier leurs créations, des œuvres personnelles, soit dans des fanzines, soit par diffusion de documents internet. On est aux alentours de la fin des années 90.

Cette perspective nous permet alors de mettre en lumière une seconde approche, plus matérielle, parfaitement illustrée par nos deux sigles, qui va voir s'opposer livre et aventure. Un LVH serait donc un support physique de type livre (du papier imprimé entre deux couvertures), quand l'AVH serait soit un support dématérialisé, soit un texte imprimé autre que le livre (je pense ici surtout aux imprimantes personnelles).

Mais l'essor de l'auto-publication, le renouveau de la littérature interactive et le dynamisme de certaines associations vont venir relativiser tout cela, avec cette fois-ci l'idée que la publication officielle s'oppose à une publication non officielle. Souvent, pour ce faire, on passe par le concept de professionnel/amateur. Je ne pense pas, néanmoins, qu'il soit pertinent. Qu'est-ce qu'un professionnel ? Un amateur ? Circonscrire les domaines de chacun me semble difficile, et de mon point de vue, si l'on souhaite réellement les opposer, ce serait le critère « vivre de » qui serait le plus efficient. Si vous écrivez de la littérature interactive et que vous pouvez en vivre, vous êtes un professionnel. Sinon, vous êtes un amateur (non péjoratif). Il faudrait demander aux auteurs d'AVH qui se voient publier s'ils se considèrent depuis comme des professionnels. Mon petit doigt me fait penser que non.
Mais alors, où se cacherait cette différence ? Comme je l'ai dit, dans ce que la nature de la publication a d'officielle ou non. Si la structure est déclarée et que la publication rapporte des sous, alors c'est un LVH. Si c'est, par exemple, publié sur Lulu (ou toutes petites structures d'édition) mais sans gains financiers, ou pour un fanzine, si c'est rédigé de manière bénévole, même si le fanzine ou la revue est officiel, c'est une AVH.

Ces pistes de réflexion sur la définition ne s'excluent pas mutuellement, d'autres peuvent être dégagées, et elles peuvent bien sur de manière générale contribuer à une définition d'ensemble.
Et toi, penses-tu que 2021 : L'odyssée de l'espèce est une AVH ou un LVH ?


@EliseVdbrc : meuh non ! Et d'ailleurs, qu'est-ce qui te fait dire cela .